Depuis le premier plan cancer (2003-2007), la lutte contre le cancer est un enjeu de santé publique en France.

L'allongement de la durée de cotisation requise pour l'obtention d'une retraite à taux plein, combiné à un dépistage plus précoce et souvent organisé, conduit de plus en plus de malades à être sur le marché du travail au moment de la survenue de la maladie, avec un horizon de carrière potentiel assez long.

La maladie peut conduire les individus à une réallocation du temps entre travail et non-travail, notamment afin de recevoir les traitements longs. Selon la flexibilité offerte par le contrat de travail et les possibilités d'aménagement du poste, l'offre de travail peut être adaptée, voire réduite.

Par ailleurs, la survenue du cancer et les traitements de longue durée risquent d'affecter durablement la productivité de salariés souvent âgés de plus de 45 ans. Le risque d'exclusion temporaire, voire définitif, du marché de travail s'accroît sensiblement dès 50 ans.

Ce document étudie les effets de court (un an) et moyen termes (deux à cinq ans) de la survenue d'un cancer, identifiée par le primo-enregistrement administratif en affection de longue durée (ALD), sur la trajectoire professionnelle. Il s'appuie pour ce faire sur une méthode de double différence avec appariement exact pour comparer les salariés malades aux salariés sans ALD.