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20 / 09 / 2013 | 5 vues
Laurent Aubursin / Abonné
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La réorganisation d'EADS impose la plus grande vigilance

Avec le regroupement de plusieurs entités et l’objectif affiché de réaliser 10 % de marge dès 2015, FO s’inquiète pour l’emploi et la future politique sociale de l’avionneur européen.

Au 1er juillet 2014, on ne parlera plus d’EADS mais d’Airbus Group. Au-delà du simple changement de nom, c’est l’ensemble du groupe aéronautique et de défense qui se réorganise.

Consortium aérospatial 

Toutes les entités actuelles vont fusionner au sein d’une sorte de consortium aérospatial européen, divisé en trois branches. La fabrication d’avions civils Airbus (qui représente 60 % de l’activité) sera rebaptisée Airbus Civil Aircraft. La branche des hélicoptères Eurocopter deviendra Airbus Helicopters. Toutes les activités de défense et d’espace (Astrium, Cassidian et Airbus Military) vont fusionner au sein de Defence and Space.

Avec cette nouvelle organisation, le groupe dépendra moins de la tutelle des États pour devenir « une entreprise normale », selon le PDG. La direction vise de devenir le numéro un mondial de l’aérospatiale et de réaliser 10 % de marge dès 2015 (contre 6,1 % début 2012), en s’attaquant notamment au marché américain de la défense.

Cette restructuration avait été annoncée fin juillet, mais le premier comité de groupe européen s’est tenu le 10 septembre. Pour les syndicats, beaucoup de questions restent sans réponses. Ce premier rendez-vous a servi à mettre en place la procédure d’information et de consultation dans les quatre pays (France, Allemagne, Espagne et Royaume-Uni) et à établir le calendrier des réunions pour les prochains mois.

  • EADS emploie 54.000 personnes en France, dont 9.000 dans la branche défense et espace.
Pour FO, syndicat majoritaire chez EADS France, la première interrogation concerne notamment le périmètre et le statut juridique des nouvelles entités. Mais les craintes portent surtout sur l’emploi. « Ce regroupement entre Cassidian, Astrium et Airbus Military se traduira de toute évidence et très rapidement par un plan de réduction d’emplois sans doute très douloureux », craignent la fédération FO Métaux et le syndicat FO EADS dans un communiqué.

« Nombreux doublons »


Ils s’appuient sur l’évocation par le PDG de « nombreux doublons » et la renégociation de l’accord de méthode lancée début septembre. Ils pointent aussi l’état d’esprit des dirigeants dont l’objectif prioritaire est d’augmenter la rentabilité en 2015, avec le risque de privilégier un taux de marge à court terme aux dépens des investissements. FO et le syndicat IG Metall ont nommé le cabinet d’expertise Startorg pour les accompagner durant toute la mise en œuvre de la réorganisation.

FO, qui appelle à la vigilance, s’inquiète aussi du sort des petites entreprises qui détiennent des savoir-faire importants mais insuffisamment rentables. Il est déjà établi que les 500 salariés de Cassidian Test & Services, sur la sellette depuis un an et demi, ne figurent pas dans les nouveaux organigrammes. Cette filiale spécialisée dans les tests d’équipements embarqués dans les avions civils et militaires est pourtant leader mondial du marché et travaille avec 87 compagnies aériennes.

« Nous aurions toute notre place dans cette restructuration, le pôle équipement et test, c’est notre cœur de métier mais la direction veut toujours nous vendre et refuse de répondre à nos questions. Les salariés n’en peuvent plus, nous allons agir autrement, on s’oriente vers des grèves sévères », déplore Jean-Pierre Guiraudies, délégué FO dans la filiale d’EADS.

Source > FO Hebdo.

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