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02 / 09 / 2015 | 3 vues
Bilel Osmane / Membre
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L'aide à la création d'entreprise : analyse de quatre cohortes d'entreprises créées par les chômeurs

Depuis des années, les économistes et responsables des politiques de l’emploi sont attentifs aux créations et disparitions d’entreprises, mettant en place un large éventail d’aides à la création et aux PME. Exploitant des données de l’INSEE, l’étude évalue l’effet de l’aide aux chômeurs pour la création et la reprise d’entreprise (ACCRE) sur la durée de vie (ou survie) de quatre cohortes d’entreprises créées par des chômeurs en 1994, 1998, 2002 et 2006.

Elle montre d’abord une augmentation du nombre de bénéficiaires à partir de 2002 et 2006, ainsi qu’une baisse de l’écart dans la survie entre les entreprises aidées et les non-aidées. Puis une modélisation statistique fait apparaître un effet positif de l’ACCRE uniquement sur la survie à cinq ans des entreprises créées en 1994 et 1998.

Lorsque l’on s’intéresse au statut juridique des entreprises créées, on constate que l’effet de l’aide est nul sur la survie à cinq ans des sociétés commerciales et activités libérales, toutes cohortes confondues. Les créateurs de ces sociétés ont relativement peu recours à l’ACCRE, bénéficiant d’autres moyens de développement (conseils juridiques, financiers). Ceux qui fondent leur entreprise en nom personnel y ont relativement plus recours et l’aide a un effet positif sur la survie à cinq ans des créations de 1994 et 1998. Cet effet s’annule toutefois pour les cohortes nées en 2002 et 2006. L’augmentation du nombre de bénéficiaires de minima sociaux parmi les créateurs d’entreprises en nom personnel est à l’origine de cette évolution.

Si l’objectif de l’ACCRE est de permettre aux personnes éloignées du marché du travail de créer leur propre emploi, l’étude tend à montrer que celui-ci n’est pas atteint. Ce constat incite à poursuivre la recherche pour les années récentes.
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