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29 / 01 / 2016 | 92 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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L'AFL, une banque de financement des collectivités locales pas comme les autres

L'Agence France Locale est une banque de financement créée en 2014 sur un modèle original. Yves Millardet, président du directoire, a bien voulu donner une interview exclusive à Miroir Social. L'occasion de faire le point sur sa mise en place et les objectifs prioritaires qu'elle s'est assignés pour 2016.

En quelques mots, pouvez-vous nous dire ce que sont l'AFL et son originalité dans le financement des collectivités territoriales ?
L’AFL est la banque de financement des investissements des collectivités locales. Son modèle est inspiré d’agences de financement similaires présentes en Europe du Nord depuis parfois plus d’un siècle. Sa spécificité est qu’elle est détenue par les collectivités locales qui choisissent d’en devenir membres. Celles-ci, dès lors qu’elles ont adhéré en entrant au capital, peuvent effectuer des demandes d'emprunts. Dès lors, le produit financier de l’activité reste au sein du monde local.

Pour se financer, l’AFL lève directement des fonds sur les marchés financiers au nom de la « macro-collectivité française », d’excellente signature. Elle les prête ensuite aux collectivités actionnaires au fur et à mesure de leurs demandes. Cette simplicité lui a permis d’obtenir une notation publique un cran en dessous de l’État (Aa3) qui, par construction, lui permet de lever les fonds à des prix très compétitifs.

Elle vise ainsi de garantir à ses membres un accès pérenne à l’emprunt, même en période de crise et à des taux optimaux. Elle exerce de surcroît une certaine pression sur le reste du secteur bancaire, dont les marges avaient été extrêmement élevées pendant la crise, sans que les collectivités aient été en difficulté financière.

Avec maintenant un peu de recul, quel bilan peut-on tirer de l'action de l'AFL ?

Si l’année 2014 a été celle de la constitution de notre dossier d’agrément, de celle de nos équipes et de la mise en place de notre système d’information, 2015 a véritablement été celle de notre lancement opérationnel.

En mars, nous avons réalisé notre émission obligataire inaugurale qui a été un très grand succès. Nous avons levé 750 millions d’euros au taux de 0,42 % à 7 ans. En avril nous avons commencé de prêter et nous avons été fiers d’annoncer près de 510 millions d’euros de prêts sur l’ensemble de l’année, alors que notre exercice opérationnel n’a duré que 9 mois.  

Enfin, nous comptons aujourd’hui 131 collectivités membres, qui pèsent déjà pour 11 % de la dette locale française (ce qui est significatif) et nous réalisons régulièrement des augmentations de capital lors desquelles de nouvelles collectivités deviennent actionnaires.

Quels sont vos  objectifs et dossiers prioritaires pour l'année 2016 ?
Pour 2016, outre bien entendu la poursuite des adhésions et des prêts et la rencontre de potentiels investisseurs partout dans le monde, nous souhaitons approfondir encore davantage la relation avec nos membres et notamment l’organisation le 19 mai prochain de la première journée de l’agence, lors de laquelle, à l’occasion de notre assemblée générale annuelle et de notre deuxième conseil d’orientation, nous allons proposer une journée de rencontres et de conférences, avec l’ambition d’en faire un grand rendez-vous annuel.

Pour la troisième année consécutive, nous allons également reprendre la route pour aller à la rencontre de toutes collectivités françaises, lors d’un tour des régions qui fera 10 étapes dans des villes de France. Nous annoncerons prochainement les dates et les lieux.

Enfin, 2016 sera notre première année complète d’activité et nous sommes heureux d’avoir atteint ce moment de pleine existence aussi rapidement car c’était le souhait de nos collectivités fondatrices et c’est toujours ce que nos membres, toujours plus nombreux, attendent de nous : devenir un vrai partenaire pour le monde local français et sans cesse soutenir son investissement, qui est l’un des moteurs de la croissance de notre pays. Au plan financier, nous travaillons désormais à atteindre l’équilibre économique aussi vite que possible.

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