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21 / 12 / 2017 | 3 vues
Denis Stokkink / Abonné
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Glyphosate : passage en force

La licence d’exploitation du glyphosate (herbicide « le plus fréquemment utilisé à la fois dans le monde et dans l’UE » d’après la Commission européenne) a été renouvelée le 27 novembre 2017 pour cinq ans. Les États membres ont voté cette nouvelle autorisation avec la majorité qualifiée de 18 États lors d'un comité d'appel, sous proposition de la Commission. Cette décision fait suite à deux années de discussion sur le sort de cet herbicide controversé.

Représentant près de 25 % du marché mondial des herbicides, le glyphosate a été classé en 2015 « cancérogène probable » pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation Mondiale de la Santé. Fin octobre 2017, le Parlement européen avait logiquement adopté, à une large majorité, une résolution réclamant l’interdiction progressive de cette substance.

La décision de renouveler l’utilisation du glyphosate relève ainsi d'un passage en force à l’égard de la décision des élus européens. Elle s’illustre comme un moyen de s’imposer en ignorant la contestation de la société civile. Les organisations non-gouvernementales ont en effet été très impliquées et sont parvenues à mettre en lumière les données fournies par les industriels.

De même, selon un sondage réalisé début novembre pour le groupe de consommateurs SumOfUs, environ 80 % des personnes interrogées souhaitent que le glyphosate soit immédiatement interdit.

Il semble alors légitime de se demander si certains de nos représentants politiques sont les réels garants de notre santé et de l’environnement ou, au contraire, des acteurs au service de lobbies et multinationales agro-industriels. Le ministre de l’Agriculture allemand a de fait agi en solitaire, sans l’aval d'Angela Merkel ni celui de Barbara Hendricks, ministre de l’Environnement. L’acquisition prochaine de Monsanto, principal producteur du glyphosate, par Bayer, groupe chimique allemand, ne fait que confirmer les suspicions de protection des intérêts. Il faut également souligner le rôle de la Commission qui, en soumettant cette proposition aux États membres, a contourné la voix du peuple représentée par ses élus au Parlement.

Pour La Solidiarité demande par conséquent à l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile européenne de se regrouper derrière une position commune pour faire coïncider efficacité économique, préservation de l’environnement et équité sociale.

Solidairement vôtres,
Paul Hammoud et Denis Stokkink

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