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10 / 01 / 2019 | 61 vues
Cgt Macif groupe / Membre
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2019 : année de tous les dangers pour les salariés de la Macif

Le nouvel accord d'entreprise signé en 2018 par la CFE-CGC et la CFDT et les nouvelles organisations des métiers sont mis en place depuis le 1er janvier. Les salariés commencent déjà à réaliser que leur quotidien au travail est complètement bouleversée et que ce n'est que le début.

Dans les agences, les salariés se retrouvent à travailler 37 heures par semaine, devant arriver un quart d'heure plus tôt le matin avec des journées allant jusqu'à dix heures au cours desquelles ils enchaînent réunion et travail dans l'agence.

Lors des réunions au CCE, Jean-Marc Raby, directeur de la Macif, n'a pas caché qu'il faudrait que les salariés soient tous au même niveau de performances. On craint le pire...

  • Les salariés expérimentés qui n'ont même pas été recrutés sur des profils commerciaux se retrouvent en difficulté face à de nouveau conseillers recrutés comme de véritables vendeurs.

Comparaison incompréhensible avec les banques

La direction de la Macif compare les résultats de développement du groupe avec le Crédit Agricole et des gros groupes « bancassureurs » français alors qu'à la base, leurs modèles de distribution n'ont rien à voir. Les élus CGT n'ont jamais compris comment la direction pouvait comparer le travail d'un conseiller à la Macif avec celui des banquiers, sachant que ces derniers ont en moyenne 6,7 rendez-vous par jour au maximum. À noter également que la direction a fixé le nombre de réceptions par conseillers souhaités dans une agence à 17 par jour. Ce qui fait que les conseillers doivent d'une part recevoir énormément de gens mais doivent en plus vendre de nombreux produits. Les salariés des agences reçoivent parfois jusqu'à 30 personnes par jour à certains endroits, tout en étant bien souvent en sous-effectif. Les rares moments libres sont occupés dans la seconde.

Les salariés sont contrôlés en permanence, doivent constamment rendre des comptes sur leurs ventes, faire des relances et accueillir le public. Le nombre de produits à distribuer est énorme, comparé à la concurrence. Les salariés sont de plus en plus individualisés et n'ont même plus le temps d'échanger.

Les managers craquent, eux aussi : déplacés, déclassés ou touchés par l'épuisement professionnel car soumis à trop de pressions, il gardent le silence par peur de représailles.

Tous les services sont touchés, sans exception :

  • les centres d'appel téléphoniques dans lesquels les téléconseillers subissent des cadences infernales avec une pression énorme et des taux d'absentéisme anormalement élevés (site de Ris Orangis) ;
  • les gestionnaires dont le métier est complètement revu et qui, comme les autres, subissent de plus en plus de pressions avec des corbeilles pleines à traiter ;
  • les service de RH ne sont pas en reste, avec pour la région Île-de-France quasiment 20 % d'absentéisme.
Les salariés sont épuisés et n'arrivent plus à suivre les rythmes imposé par la direction. En résultent mal-être, démotivations, arrêts de travail et perte de sens.

Direction déconnectée

La direction est complètement déconnectée de la réalité du terrain aujourd'hui. Elle parle des besoins des sociétaires mais nous voyons surtout les besoins de l'entreprise pour se développer, vendre et vendre toujours plus par n'importe quel moyen.

Elle enchaîne les réorganisations : évolution informatique, évolution des métiers, des processus à une vitesse fulgurante sans appréhender les conséquences sur les salariés.

Le rapport du cabinet Sextant concernant les conséquences de la réorganisation des horaires de travail et des métiers à la Macif a mis de nombreux dysfonctionnements en lumière (notamment concernant les RH) avec un manque d'anticipation et de suivi. Il a confirmé que l'on pouvait comparer les changements actuels dans l'entreprise Macif à ceux de France Telecom avec les conséquences qu'on connaît.

Changement en mode bulldozer

Le rythme infernal de ces changements affecte fortement les conditions de travail des salariés. En 2019, de nouvelles réorganisations vont de nouveau être mises en place, avec notamment la fusion avec Aesio. À venir, une probable réorganisation des structures, les changements d'horaire dans les « macitels », plus tout ce que l'on ne sait pas encore. Rien ne semble pouvoir arrêter le bulldozer qui écrase tout sur son passage. De nombreux salariés s'interrogent aujourd'hui sur les valeurs mutualiste et son incarnation dans l'entreprise. Ils ne reconnaissent plus la Macif.

Certes, les beaux discours de solidarité sont toujours mis en avant dans les médias mais ils ne correspondent plus à grand-chose en termes de conditions de travail.

Pendant ce temps, la direction parle d'innovation sociale, de qualité de vie au travail,  d'intelligence artificielle et de mutualisme alors que l'entreprise est en train de perdre les fondamentaux qui ont fait de cette belle mutuelle ce qu'elle est aujourd'hui.

Cette mutuelle ne rendait pas de compte à des actionnaires et était une réelle alternative aux entreprises capitalistes classiques, avec comme priorités le service aux sociétaires et de bonnes conditions de travail pour ses salariés.

Une fois de plus, la CGT Macif s'alarme et craint le pire pour cette année 2019.

En voulant copier les autres groupes du secteur bancaire, les dirigeants de la Macif sonnent le glas de notre modèle mutualiste et de ses valeurs.

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