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24 / 09 / 2012 | 3 vues
Laurent Degousée / Membre
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La drôle de grève des salariés d'Apple

Le 21 septembre était organisée, à l’appel de SUD (25 % des voix aux élections professionnelles de 2011, la CFTC, syndicat maison majoritaire, n’ayant pas appelé), la première grève des salariés français de la firme informatique de Cupertino.

Une centaine de participants a répondu à cet appel, dont une quarantaine sur Paris s’étant donné rendez-vous devant le magasin parisien d’Opéra. Ils ont été rejoints, à cette occasion, par des dizaines d’ex-salariés d’Ebizcuss, premier revendeur français indépendant de produits à la célèbre pomme, tué à petit feu par la compagnie qui se distribue désormais seule : la discrétion des vendeurs présents, qui caractérise la culture d’entreprise d’Apple, tranchaient d’ailleurs avec la véhémence de ces derniers, désormais au chômage.

Cette date, alors que la négociation salariale est en cours, n’avait pas été choisie au hasard : le lancement du nouvel iPhone, prévu ce vendredi, a donné lieu à un retentissement médiatique énorme qui a permis de révéler la réalité sociale vécue par le personnel de l’enseigne (absence de treizième mois, infantilisation, conditions de travail exécrables etc.).

  • Ce mouvement avait été précédé par le port, par de nombreux employés, d’un bracelet vert de revendication portant l’inscription anglaise believe (croire) : une grève à la japonaise efficace en ce qu’elle a déjà obligé la direction à octroyer des tickets restaurants, curieusement absents dans cette entreprise de plus de 1 500 salariés.

C’est cette même direction qui, quelques jours avant, arguait du fait que la Californie ne connaissait pas les tickets restaurants et que les pertes d’Apple Retail France, imputables aux frais de développement soutenu du nombre de ses boutiques, permettaient des marges de manœuvres limitées bien que le groupe affiche, lui, des milliards de bénéfices.

Ce mouvement a également permis de faire connaître l’implantation grandissante de Solidaires dans le secteur privé et au sein de nouvelles entreprises (Vélib’ hier, Autolib’ prochainement) et atteste de sa capacité à toucher le salariat le plus précaire. Il démontre aussi que le capital immatériel que constitue l’image de ces dernières est un excellent talon d’Achille...
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