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18 / 07 / 2017 | 7 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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L’avenir de l’union politique des mutuelles en question à l'assemblée générale de la Mutualité fonction publique

L’assemblée générale de la Mutualité fonction publique s'est tenue début juin à Paris. Elle était centrée cette année sur l’avenir de l’union politique des mutuelles, compte tenu des évolutions importantes qui marquent le monde mutualiste ces dernières années et qui se sont accélérées, y compris dans le secteur de la mutualité fonction publique.

Rapprochements, regroupements et fusions ont à l'évidence profondément modifié le paysage mutualiste. Ajoutons à celà la sortie de la MFP en 2016 d'un acteur majeur de la fonction publique hospitalière (la MNH) qui représentait 14 % des ressources. D'où la nécessité d'engager une réorganisation fonctionnelle des services, la ré-internalisation de certaines missions ou le report de certains projets.

Ainsi était-il indispensable que le premier pôle mutualiste de France (9 millions de bénéficiaires et 21 mutuelles nationales adhérentes) en vienne à s'interroger sur son avenir.

Il y a plusieurs mois, la MFP a donc décidé d'engager une large réflexion auprès de l'ensemble des acteurs concernés et dégagé les contours d'un plan d'actions pour la MFP à horizon 2020.

Pour Serge Brichet, président de la MFP, plusieurs questions se posent au regard des premières contributions des mutuelles.
  • Quel est le rôle de la MFP dans le dossier de la gestion du régime obligatoire ?
  • Doit-elle continuer à proposer certains services, comme la contractualisation avec les professionnels de santé ?
  • Faut-il étendre notre champ d’intervention au non-lucratif, au-delà du jardin mutualiste ?
  • La MFP doit-elle se concentrer sur un rôle d’influence et d’action sociale ?
Lors de son intervention, Thierry Beaudet (président de la Mutualité Française) s’est dit prêt à entamer une discussion FNMF-MFP pour voir comment organiser au mieux les projets communs et les missions respectives.

Cette assemblée générale a donc été l'occasion de présenter un premier rapport d'étapes, l'enjeu étant bien « d'identifier la cohésion qui doit caractériser l'union, la formaliser et l'évaluer ».

Si les premeirs travaux ont fait ressortir de nombreux points de convergences, certains aspects sont parfois moins consensuels, notamment sur la gestion du régime obligatoire.

Serge Brichet souhaite « projeter la MFP dans l’avenir, sans éviter les questions douloureuses », ayant conscience que l’arrivée de nouveaux opérateurs sur le champ mutualiste historique bouleverse la donne. À cet égard, comme j'ai eu l'occasion de le rappeler ces derniers mois dans ces colonnes, les derniers partenariats « intercodes » brouillent les frontières entre code de la mutualité, code de la sécurité sociale et code des assurances et un marché de la complémentaire s’est développé, y compris dans la fonction publique.

Et Serge Brichet d'ajouter : « Dans ce contexte concurrentiel, comment, de plus, être crédibles si en interne nous créons nous-mêmes de la concurrence ? Il nous faut nous ressaisir. Car, au bout du compte, les perdants ne seront pas nos institutions mais les adhérents que nous protégeons et qui pâtiront de la démutualisation ».

D'où la réflexion stratégique à horizon 2020. Pour lui, « la MFP fera et sera ce que les mutuelles adhérentes voudront qu’elle fasse et devienne ».

« Les travaux vont se poursuivre sur quatre thèmes : notre identité et notre périmètre affinitaire, nos métiers, la gouvernance et notre environnement. Un comité stratégique a été mis en place ».

Des pistes se dégagent déjà mais elles demandent à être expertisées, pour apprécier leurs implications concrètes.

En termes de calendrier, il est vraisemblable que certains dossiers puissent être finalisés d’ici la fin de l’année, pour être présentés à une assemblée générale extraordinaire.

Et Serge Brichet de conclure : « Saisissons-nous des enjeux de demain et ressaissons-nous ! » car « quoi qu’il arrive, tout devra être bouclé au plus tard lors de la prochaine assemblée générale, en juin 2018 ».

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