Santé mentale au travail: l’émergence de nouveaux risques psychosociaux,
Selon le dernier baromètre d’Empreinte Humaine publié à l’automne 2024, 42 % des salariés français sont en détresse psychologique modérée, et 15 % en détresse psychologique élevée. Cette détresse psychologique englobe des symptômes de dépression et d’épuisement qui peuvent entraîner diverses maladies psychosomatiques.
Face aux transformations du monde du travail et à l’émergence de nouveaux risques psychosociaux, les syndicats se mobilisent pour défendre le bien-être psychologique des travailleurs. Pour nous, il s’agit résolument d’un sujet syndical.
Stratégies syndicales
Les nouvelles formes d’organisation du travail, marquées par une idéologie néoproductiviste, sont pointées du doigt comme portant atteinte à la santé mentale de nombreux travailleurs. Il existe un consensus syndical sur la nécessité de prendre en compte les questions de santé au travail, tant sur le plan physique que mental.
Même si leurs approches et stratégies peuvent différer, les syndicats s’accordent sur la nécessité de prévenir les risques psychosociaux.
D’un côté, des organisations qui adoptent une approche plus prudente, privilégiant le dialogue avec les employeurs ; de l’autre, celles qui estiment nécessaire de remettre en question l’organisation du travail comme source d’atteintes à la santé mentale.
Malgré ces différences, toutes les organisations syndicales s’appuient sur des arguments objectifs et scientifiques pour porter les revendications des salariés.
Le développement d’une expertise
Face à la complexité des enjeux de santé mentale au travail, les syndicats ont développé leur expertise dans ce domaine.
Cette montée en compétences s’est faite à travers différents canaux :
- la mise en place de dispositifs de formation pour les représentants syndicaux ;
- la participation à des recherches-actions et des colloques ;
- la création de structures dédiées, comme l’Observatoire du stress et des Mobilités forcées à France Télécom, fruit d’une collaboration entre syndicats et chercheurs.
Cette expertise permet aux syndicats de mieux comprendre les risques psychosociaux, d’évaluer l’efficacité des approches actuelles et de proposer des solutions adaptées.
Adapter l’action syndicale aux nouvelles formes de travail
La santé mentale ne peut être dissociée de la santé physique et des conditions de travail dans leur ensemble. L’émergence du télétravail et des formes d’emploi atypiques pose ainsi de nouveaux défis en matière de santé mentale. Les syndicats doivent adapter leurs stratégies et leurs modes d’action pour prendre en compte ces évolutions et, notamment, promouvoir une approche globale de la santé au travail .
Un état des lieux alarmant
La santé mentale au travail s’impose comme un enjeu syndical majeur du XXIe siècle.
Lien entre travail et santé mentale
- 74 % des salariés estiment que leur état psychologique est lié à leur travail, « en partie » ou « totalement » (étude Empreinte Humaine).
- Cette situation favorise l'absentéisme et le turn-over en entreprise.
Augmentation des troubles psychiques liés au travail
- Le nombre de pathologies psychiques d'origine professionnelle a plus que doublé entre 2016 et 2025 (source : Assurance Maladie).
- En 2023, +10 000 accidents du travail sont liés à la santé mentale. Et ~2 000 maladies psychiques
Prévention et qualité de vie au travail
- 91 % des employés considèrent la qualité de vie au travail comme prioritaire ou importante.
- Moins de 25 % ont accès à un plan de prévention en santé mentale.
Conséquences dramatiques
- 10 % des suicides en France seraient liés au travail (~1 000 décès/an, source : INRS).
- Étude Santé Publique France (2018) : 42 % des suicides chez les actifs impliqueraient un facteur professionnel
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