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Une résidence sociale inaugurée, 4 000 hébergements suprimés en Île-de-France
Mardi 7 juin, 80 mal-logés attendaient Benoist Apparu, Secrétaire d'État au Logement, devant la résidence sociale du Secours Catholique qu'il venait inaugurer, au 4, rue Edgar Quinet dans le XIVème arrondissement (vidéo ici).
Ces quelques places supplémentaires sont manifestement chose si rare,  que tous les responsables du logement social en Île-de-France se  pressaient pour être pris en photo lors de cet événement exceptionnel :  outre le Ministre, le Préfet national délégué à l'Hébergement et au  Logement, Alain Regnier, était également présent, entouré de nombreux  élus parisiens.
 Il est certain que les inaugurations vont se  faire rares puisque le Secrétaire d'État au Logement a annoncé la  réduction de 25 % du budget du SAMU social, soit 4 000 places en  moins dès maintenant. Ceci s'ajoute à la baisse des crédits de l'État de  plus de 20 millions d'euros pour la construction de nouveaux logements  dans la capitale.  
  Concrètement, les mal-logés se voient signifier en masse depuis des  semaines, la rupture brutale de leur prise en charge dans des hôtels.  D'autres, en errance urbaine, se voient refuser toute aide d'urgence. 
  
M. Apparu déclare vouloir ainsi favoriser le recours à des hébergements  plus adaptés et à des vrais relogements, et éviter l'installation dans  des structures hôtelières inadaptées et coûteuses. Mais tout le monde  sait que la chaîne du relogement est totalement bloquée : ce n'est  pas l'inauguration de quelques nouvelles structures qui va masquer cette  réalité.
À Paris, il y a 120 000 demandeurs de logement : en  2009, quasiment 40 % de ces demandeurs étaient soit hébergés chez des  tiers de manière précaire, soit en hébergement d'urgence, soit sans  domicile fixe. Environ 13 000 foyers dépendent d'un foyer, d'un hôtel ou  d'une résidence sociale/appartement relais (selon les chiffres de  l’APUR novembre 2010) .
À Paris, l’État propose seulement 1 000 relogements par an sur son contingent à l'ensemble des demandeurs. 
  Le calcul est vite fait et les conséquences évidentes : ceux qui sont  dans des « hébergements stables » y restent coincés pendant des années. 
 Ceux qui sont à l'hôtel n'ont aucun autre choix que d'y rester la majeure partie du temps. 
  Ceux qui perdent leur hébergement chez des tiers, ou sont expulsés ont  toutes les chances de finir à la rue, puisque chaque année au moins 13  000 demandes d'hébergement ne sont pas satisfaites.
 
La rupture  d'hébergement n'est que la conséquence visible du problème : la réalité,  c'est aussi la sur-occupation des logements, la solidarité familiale  qui aboutit à l'entassement de plusieurs générations dans un même  appartement.
 Dépendre du SAMU social, vivre à l'hôtel, c'est  déjà une vie quotidienne insupportable : aujourd'hui, au lieu de  résoudre nos problèmes, on nous enfonce la tête sous l'eau. 
  Nous ne l'accepterons pas : nous ne nous laisserons pas réduire au  silence par des arguments destinés à nous faire honte, comme le coût de  ces hôtels pour la collectivité, ou les charges contre les « assistés ». 
  Nous sommes demandeurs de logement, et nous ne sommes pas responsables,  si tout ce qu'on nous propose, se résume à de l'hébergement précaire  qui coûte cher à tout le monde. 
 Ni la rue, ni la honte. Nous exigeons un logement pour tous, maintenant !
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