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14 / 11 / 2017 | 115 vues
Audrey Minart / Membre
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« Tout le monde s’est mis à monter des projets bidon pour justifier des subventions qui devaient financer des actions et plus des salaires »

Le mot « projet » insupporte particulièrement Franck Lepage qui a été directeur des programmes à la Fédération française des Maisons des jeunes et de la culture jusqu'en 2000.

« La méthodologie de projet est une façon de penser et de cadrer une action qui vient des États-Unis et qui est apparue dans les années 1980. Elle dérive de la théorie de la gestion axée sur les résultats dans des années 1970, qui elle-même dérive de la théorie de la rationalisation des choix budgétaires des années 1950. À l’après-guerre, une petite équipe de fanatiques du néolibéralisme ont pénétré les universités américaines en théorisant une société où tout est marchand. Pour moi, c’est un projet totalitaire. Ce qui fait une civilisation, c’est justement de retirer certaines fonctions humaines et collectives de la loi du marché. Donc quand on sait d’où vient la notion de « projet » et à quoi elle sert, on peut se demander s’il ne faut pas y résister. J’ai souffert de ce terme, pour avoir pendant plus d’une dizaine d’années été mis en demeure de justifier en mode projet les subventions. Du jour au lendemain, à la fin des années 1980, il a fallu justifier une subvention qui devait financer des actions et plus des salaires. Tout le monde s’est alors mis à monter des projets bidons », se souvient ce militant de l'éducation populaire, qui anime des ateliers de désintoxication d’une langue de bois qui mène à accepter n’importe quoi ou à rendre fou.

Retrouvez l’interview complète (abonnez-vous) de celui qui pense qu’Emmanuel Macron « a élaboré une façon de parler qui ne permet de s’accrocher à rien ».

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